Le monde dépense au moins 1 890 milliards de dollars (1 680 milliards d’euros) chaque année en subventions qui participent à la destruction de la biodiversité et qui aggravent le dérèglement climatique. C’est ce qui ressort d’une étude publiée le 16 février 2022 par l’entreprise américaine Earth Track. Ces aides gouvernementales équivalent à 2 % du PIB mondial. Ce montant pourrait être beaucoup plus élevé du fait de l’opacité qui règne autour de cette question. L’industrie des combustibles fossiles (640 milliards de dollars), le secteur agricole (520 milliards de dollars), l’eau (350 milliards de dollars) et la foresterie (155 milliards de dollars) représentent l’essentiel des aides perçues. Aucune estimation n’a pu être faite pour l’exploitation minière. L’an dernier, un rapport du Fonds monétaire international a révélé que le secteur des combustibles fossiles avait bénéficié en 2020 de subventions d’une valeur de 5 900 milliards de dollars. Toujours en 2021, un rapport de plusieurs agences de l’ONU a calculé que près de 90 % des aides accordées chaque année aux agriculteurs nuisent à la santé, alimentent la crise climatique, détruisent la nature ou aggravent les inégalités en excluant les petits agriculteurs. Le rapport d’Earth Track souligne que la réaffectation ou l’élimination des subventions pourraient substantiellement contribuer au 711 milliards de dollars nécessaires annuellement pour arrêter l’érosion de la biodiversité d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone. Le rapport appelle également les entreprises à révéler les subventions qu’elles reçoivent dans le cadre de leur reporting environnemental.