De grands patrons d’entreprise se mobilisent pour l’abolition de la peine de mort dans le monde

Le 9 octobre 1981, François Mitterrand, alors président de la République française, promulguait la loi portant abolition de la peine de mort. La France devenait ainsi le trente-sixième État dans le monde à ne plus appliquer la peine capitale. Le 10 octobre dernier, journée mondiale contre la peine de mort, on comptait désormais cent neuf pays dans le monde à avoir adopté une telle mesure pour tous les crimes. La Sierra Leone est le dernier pays à avoir promulgué la fin de cette pratique le 8 octobre 2021. Fin 2020, Amnesty International comptabilisait cent quarante-quatre pays abolitionnistes en droit ou n’ayant pas procédé à des exécutions au cours des dix dernières années. Dans un contexte où les positions (et les actes) des dirigeants d’entreprise à l’égard des faits de société et de l’intérêt collectif sont de plus en plus attendus, l’avis de la communauté des affaires sur la peine de mort n’est pas anodin.

Le 18 mars 2021, le président du groupe Virgin, Richard Branson, a lancé une initiative pour l’abolition de la peine capitale dans le monde et a appelé les chefs d’entreprise à signer une déclaration contre la peine de mort. Au 7 octobre, plus de cent cinquante patrons de grandes sociétés internationales avaient signé la déclaration. Cette dernière dénonce « un châtiment irréversible et extrême, [… inhumain] et inconciliable avec la dignité humaine. Son abolition mondiale est un impératif moral que toute l’humanité doit soutenir ». Elle ajoute un argument socio-économique en soulignant que « pour maintenir le système déficient de la peine capitale, certains gouvernements soustraient, chaque année, des millions de dollars à des initiatives essentielles en matière de santé et de sécurité publiques, au développement d’infrastructures et à l’éducation, passant à côté d’opportunités déterminantes pour construire la stabilité sociale et renforcer les communautés ». Espérons que cette initiative prendra une réelle ampleur, suscitera des vocations, générera des actions concrètes dans le milieu des affaires et provoquera de véritables changements de la part des décideurs politiques.