L’organisation InfluenceMap a examiné 723 fonds actions dont 593 revendiquent être gérés selon une base étendue de critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) et 130 s’affichent comme des fonds liés à l’action climatique. À l’aide d’une échelle dont l’amplitude va de moins 100 % à plus 100 %, InfluenceMap a classé les fonds en fonction de leur degré d’alignement sur les objectifs énoncés dans l’accord de Paris. Dans la catégorie ESG au sens large, 71 % des fonds présentent un score négatif. Cela signifie que les entreprises figurant dans leur portefeuille ne sont pas alignées sur les objectifs climatiques mondiaux. Plus inquiétant, 55 % des « fonds climatiques » recueillent une note négative. L’analyse révèle qu’ils détiennent souvent des actions de grands pollueurs, y compris de grandes compagnies pétrolières. Elle fait également ressortir d’importants écarts dans les notations.
De manière générale, les rédacteurs du rapport soulignent un manque de cohérence et de clarté dans la façon dont les gestionnaires d’actifs décrivent leurs fonds. Cela complique la lecture des investisseurs qui peinent à comprendre ce que cette description signifie en pratique. Les conclusions d’InfluenceMap coïncident avec une préoccupation croissante quant à la crédibilité des fonds « labellisés » ESG qui évoluent, de surcroît, dans un contexte où les règles sont encore très floues. Les soupçons de greenwashing à l’égard des gestionnaires d’actifs grandissent de plus en plus, comme le montrent les déboires de la division de gestion d’actifs du groupe DWS, filiale de la Deutsche Bank. DWS aurait surestimé ses encours gérés suivant des critères ESG et fait l’objet d’une enquête de la part de la Securities and Exchange Commission (SEC) étatsunienne et de la BaFin, l’autorité allemande de réglementation des marchés financiers (IE n° 350).