L’année 2021 a commencé par une pierre blanche dans l’univers des nouvelles technologies avec la création du premier syndicat chez Alphabet, la société mère de Google (IE n° 336), fondé par des salariés américains et canadiens de l’entreprise. En une semaine, le nombre d’adhérents de l’AWU (Alphabet Workers Unions) est passé de 230 à 700. Une nouvelle étape a été franchie le 25 janvier avec l’annonce par la fédération syndicale internationale UNI Global Union de la création d’une structure syndicale mondiale au sein de l’entreprise. Cette coordination, baptisée Alpha Global, représente les salariés de dix pays (Allemagne, Belgique, Danemark, États-Unis, Finlande, Irlande, Italie, Royaume-Uni, Suède, Suisse). Les organisateurs d’Alpha Global disent qu’ils prévoient de s’attaquer aux problèmes nationaux, comme le sort des modérateurs de contenu dans certains pays, ainsi qu’aux préoccupations d’ordre international, comme la question des travailleurs forcés de signer des accords de non-divulgation. Pour Fionnuala Ní Bhrógáin, organisatrice du syndicat des travailleurs des communications en Irlande, « la puissance de ces entreprises technologiques mondiales est telle qu’elles sont présentes à chaque étape de notre vie. […] Ce pouvoir doit être contrôlé, et ce n’est que par l’action collective que les travailleurs seront capables de le faire. » Alpha Global est un signe que la lutte pour syndiquer les travailleurs de la technologie s’accélère et que cette initiative pourrait servir de modèle aux salariés d’autres géants de la technologie.