Le 6 octobre dernier, la commission judiciaire de la Chambre des représentants des Etats-Unis présentait son rapport sur la concurrence dans les marchés numériques, rapport dans lequel elle constatait que Google, Apple, Facebook et Amazon étaient devenus trop puissants. La Chambre préconisait d’utiliser les outils résultant des lois antitrust pour limiter cette domination (IE n° 330). Hasard du calendrier, le 20 octobre, le ministère américain de la Justice (Department of Justice – DOJ) ainsi que onze Etats (Arkansas, Floride, Géorgie, Indiana, Kentucky, Louisiane, Mississippi, Missouri, Montana, Caroline du Sud et Texas) ont ouvert une procédure contre Google dans ce qui s’avère la plus grande affaire antitrust contre une entreprise de technologie depuis plus de deux décennies. Le DOJ accuse Google d’étouffer la concurrence pour maintenir sa position dominante sur le marché de la recherche en ligne et de la publicité liée aux activités de recherche. Un ensemble d’actions menées par Google auraient nui à la concurrence et empêché ses rivaux de gagner une audience significative. Google verserait ainsi des milliards de dollars par an à des fabricants d’appareils et à des développeurs de navigateurs pour être leur moteur de recherche par défaut et, dans de nombreux cas, pour leur interdire de traiter avec ses concurrents. Devant la presse, les responsables du ministère de la Justice n’ont pas exclu un démantèlement de l’entreprise.