Le 24 mai dernier, la société minière Rio Tinto a détruit, dans le cadre de l’extension d’une mine de fer, un site ancestral vieux de 46 000 ans situé dans les gorges de Juukan en Australie (IE n° 324). Devant une commission parlementaire réunie le 7 août, son directeur général, Jean-Sébastien Jacques, avait admis que trois autres solutions d’extensions avaient été envisagées. Elles ne menaçaient pas le site mais présentaient des perspectives économiques moins intéressantes (IE n° 327). Outre bien sûr les communautés aborigènes, les investisseurs financiers et les actionnaires ont réagi et, notamment, le principal fonds de pension du pays : AustralianSuper. Le 11 septembre, le président de Rio Tinto, Simon Thompson, a annoncé le départ de Jean-Sébastien Jacques, de Chris Salisbury, le chef de la division minerai de fer et de Simone Niven, responsable de la communication. Bien que le groupe ait bien obtenu les autorisations légales pour détruire le site, le conseil d’administration estime qu’il n’a pas respecté ses propres standards. Dans son communiqué, l’entreprise précise : « ce qui s’est passé à Juukan est mal et nous sommes déterminés à nous assurer que la destruction d’un site patrimonial d’une importance archéologique et culturelle aussi exceptionnelle ne se reproduise plus jamais lors d’une opération de Rio Tinto ».