Depuis plusieurs mois, une invasion massive de criquets pèlerins a déferlé sur la péninsule Arabique, l’Asie du Sud-Ouest et l’Afrique de l’Est. Des centaines de milliers d’hectares ont déjà été ravagés par les essaims. Cette calamité, qui s’ajoute aux conséquences de l’épidémie de Covid-19 sur les approvisionnements alimentaires et aux inondations, menace la sécurité alimentaire de dizaines de millions de personnes. Des scientifiques du Centre international de physiologie et d’écologie des insectes (ICIPE), basé à Nairobi (Kenya), expérimentent l’utilisation de criquets comme nourriture humaine et animale, afin de développer des méthodes d’extermination respectueuses de l’environnement. L’ICIPE a conçu des filets et des aspirateurs à dos pour capturer les criquets en grand nombre. Les insectes, riches en protéines, peuvent ensuite être cuits, broyés en farine ou transformés en huile. La démarche est encore artisanale, mais elle mérite d’autant plus qu’on s’y intéresse qu’il s’agit de transformer un fléau en opportunité.