L’élevage du bétail, en particulier l’élevage bovin, est devenu l’un des principaux facteurs de la destruction de la forêt amazonienne, l’un des poumons de la planète. Trois des principaux producteurs mondiaux de viande sont brésiliens : Marfrig, Minerva, JBS. Le quotidien The Guardian, l’organisation britannique Bureau of Investigative Journalism et le projet Unearthed ont réalisé une recherche sur ces trois sociétés cotées, recherche qui montre leur implication dans la déforestation. Le programme Trase – issu d’un partenariat entre le Stockholm Environment Institute et l’ONG Global Canopy – a ainsi révélé que les chaînes d’approvisionnement en bœuf destiné à l’exportation de JBS, Minerva et Marfrig étaient, chaque année, liées à près de 500 km2 de déforestation au Brésil. Si les trois entreprises se défendent des accusations de déforestation et si elles affirment qu’elles ont pris des engagements et réalisé des investissements considérables pour contrôler le respect de l’environnement dans leur chaîne de valeur, elles admettent cependant qu’elles ne sont pas en mesure de maîtriser l’intégralité de leur chaîne d’approvisionnement et que des lacunes existent dans la traçabilité de leurs approvisionnements.
La recherche effectuée a également porté sur les soutiens financiers accordés aux trois entreprises. Elle montre que les banques et les sociétés de financement basées au Royaume-Uni leur ont fourni plus de 2 milliards de dollars entre 2013 et mai 2019 sous la forme d’une souscription à des emprunts obligataires, de prêts ou de participations au capital. Le montant accordé par les établissements situés dans les autres pays européens se monte à 2,1 milliards de dollars. La banque britannique HSBC et la banque espagnole Santander sont les principaux fournisseurs de capitaux des trois entreprises. D’autres établissements sont cités par les auteurs de la recherche, comme la Deutsche Bank et le Crédit agricole. Les banques ont déclaré qu’elles faisaient attention à la question de la déforestation dans leur stratégie et certaines d’entre elles ont engagé des discussions avec les trois sociétés à ce sujet. Si plusieurs banques ont indiqué qu’elles avaient constaté des améliorations et ne pensaient pas, pour le moment, mettre un terme à leur engagement financier, d’autres ont précisé qu’elles pourraient reconsidérer leur soutien si les progrès constatés étaient insuffisants.