A travers ses conséquences économiques, la crise sanitaire va accroître les inégalités et menacer davantage encore la sécurité des plus vulnérables. Mais elle va aussi conforter l’idée que toutes les composantes de la société, même les plus « éloignées » les unes des autres, sont liées, indissociables. C’est pourquoi œuvrer en faveur d’une économie pleinement inclusive est, plus que jamais, un principe incontournable de l’économie responsable. Encore faut-il illustrer ces principes par des actes. L’initiative de Danone qui va, lors de son assemblée générale le 26 juin prochain, solliciter ses actionnaires pour devenir la première entreprise à mission cotée – en intégrant dans ses statuts une raison d’être, des objectifs économiques et sociaux, et l’établissement d’un comité de mission – va dans le bon sens, et ce d’autant plus que la crise crée un contexte qui affermit les convictions et radicalise les positions. Pour preuve, les initiatives sur la question climatique qui se multiplient à travers le monde à l’occasion des assemblées générales. Toutefois, adopter une démarche pleinement inclusive, c’est aussi élargir son champ de vision et son périmètre d’action, ne pas se contenter de suivre la demande, mais la tirer vers ses objectifs sociétaux et mettre son modèle d’affaires en accord avec ses convictions. C’est, d’une certaine manière, le choix qu’a fait Google en renonçant à développer l’intelligence artificielle au service de l’industrie pétro-gazière.