Extraire le cobalt et le cuivre accroît le risque d’avoir des enfants atteints de malformations congénitales. Des recherches publiées récemment dans la prestigieuse revue scientifique médicale britannique The Lancet ont révélé que les personnes travaillant dans les mines de la « ceinture de cuivre » africaine, une région minière allant de la Zambie à la République démocratique du Congo, couraient un risque nettement plus élevé que le reste de la population de mettre au monde des enfants souffrant de graves malformations. Les chercheurs issus des universités de Lubumbashi (RDC), de Louvain et de Gand (Belgique) ont comparé 138 nouveau-nés présentant des anomalies visibles avec 108 bébés n’en présentant pas, tous nés à Lubumbashi entre mars 2013 et février 2015. Ils ont constaté que le risque de malformations augmentait considérablement lorsqu’un des deux parents travaillait dans une mine de cuivre et de cobalt. Selon les scientifiques, ce risque accru serait lié aux niveaux élevés de pollution toxique causés par l’extraction de cobalt dans le sud du Katanga. Il s’agirait de la première étude portant sur les effets de la pollution liée à l’exploitation minière sur les nouveau-nés en Afrique subsaharienne. Le cobalt extrait en RDC représente 60 % environ de la production mondiale. Ce minerai est essentiel pour alimenter les batteries au lithium utilisées dans les smartphones, tablettes, voitures électriques et ordinateurs portables.