Les groupes de défense des libertés civiles affirment que l’utilisation de la reconnaissance faciale par la police peut conduire à des arrestations arbitraires et limiter la liberté d’expression. Aussi la société Microsoft a-t-elle défini des principes pour encadrer le développement de sa technologie dans ce domaine, affirmant que celle-ci ne doit pas empiéter sur les libertés individuelles. Il y a quelques mois, le groupe a pris une participation minoritaire dans AnyVision, une start-up israélienne de reconnaissance faciale. Or, en octobre 2019, cette start-up a été l’objet d’accusations dans les médias, qui affirmaient que sa technologie était utilisée pour surveiller les populations palestiniennes vivant dans les territoires occupés de Cisjordanie. Microsoft a alors mandaté l’ancien procureur général américain Eric Holder et une équipe du cabinet d’avocats Covington & Burling pour enquêter sur ces déclarations. Le cabinet a relevé que la technologie d’AnyVision était bien utilisée aux points de contrôle des passages frontaliers entre Israël et la Cisjordanie, mais qu’elle n’y avait pas alimenté un programme de surveillance de masse. En dépit des résultats de l’enquête, Microsoft a annoncé le 27 mars qu’il allait vendre sa participation dans AnyVision. L’audit a, en effet, renforcé sa conviction. Pour le groupe, « il est difficile d’être un investisseur minoritaire dans une entreprise qui vend des technologies sensibles, car ces investissements ne permettent généralement pas le niveau de surveillance ou de contrôle que Microsoft exerce sur l’utilisation de sa propre technologie ».