Pour la deuxième année consécutive, l’autorité américaine des marchés financiers (la SEC – Securities and Exchange Commission) a autorisé les sociétés pétrolières Exxon et Chevron à écarter des projets de résolution émanant d’actionnaires. Les actionnaires d’Exxon demandaient à cette dernière d’expliquer comment elle entendait réduire son empreinte carbone globale et se conformer aux ambitions de l’accord de Paris, autrement dit atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. En ce qui concerne Chevron, les actionnaires réclamaient un rapport (à un coût raisonnable et en omettant les informations confidentielles) décrivant la manière dont la compagnie prévoyait d’une part, de réduire sa contribution globale au changement climatique et d’autre part, de rendre ses opérations et investissements en adéquation avec l’objectif de l’accord de Paris (maintenir la température bien au-dessous de 2 °C). Chevron a répondu qu’elle se conformait aux contributions déterminées au niveau national (CDN). De leur côté, les actionnaires indiquent qu’il leur est impossible d’obtenir des engagements précis. Quant au groupe Exxon, tout en affirmant qu’il soutient l’accord de Paris, il déclare que la demande en pétrole et en gaz restera élevée durant toute la décennie 2040. Les actionnaires observent d’ailleurs que depuis 2008, l’empreinte carbone du groupe n’a été réduite que de 4 millions de tonnes d’équivalent CO2 (elle est passée de 126 millions à 122 millions de tonnes). Qui plus est, la compagnie est la major pétro-gazière qui a dépensé, en 2019, le plus d’argent en opérations de lobbying sur les sujets climatiques.