Avec sa production de gâteaux apéritifs et autres en-cas (Bénénuts, Doritos, Lay’s, Cruesli…), PepsiCo est l’un des plus gros consommateurs mondiaux d’huile de palme. Comme de nombreuses sociétés impliquées dans la déforestation à travers leurs approvisionnements, le groupe s’est doté de politiques successives (2013, 2015, 2018) pour freiner ce phénomène. Mais en juin 2019, certaines entreprises ont commencé à déclarer que leurs engagements – pris en 2014 – visant à enrayer la déforestation d’ici à 2020 ne pourraient être tenus (IE n° 303). De son côté, PepsiCo faisait toujours l’objet de nombreuses critiques documentées avec des enquêtes de terrain montrant qu’il continuait à s’approvisionner en huile de palme ayant contribué au défrichement de sanctuaires écologiques en Indonésie et à être lié à des fournisseurs violant les droits sociaux des travailleurs dans les plantations.
Le 25 février, le géant américain de l’agroalimentaire a finalement annoncé une nouvelle politique. Celle-ci impose l’absence de déforestation, de destruction de tourbières, d’exploitation de la main-d’œuvre et de violation des droits des populations (No Deforestation, No Peat, No Exploitation – NDPE). Elle s’appliquera non seulement à ses fournisseurs directs d’huile de palme et de palmiste, mais aussi (et surtout) à tous ses partenaires commerciaux (y compris ses fournisseurs de produits finis), et ce pour la totalité de leurs activités et de leur propre chaîne d’approvisionnement. Cette nouvelle politique a été saluée par plusieurs associations écologistes qui, après avoir considéré l’entreprise comme retardataire, estiment désormais qu’elle est en avance sur ses concurrents. Cela étant, et même si les engagements de PepsiCo intègrent un renforcement des mesures de contrôle (comprenant des relevés satellitaires et des mécanismes de collecte des plaintes), le plus dur sera de concrétiser le dispositif sur le terrain, d’entraîner l’ensemble de l’industrie et de mesurer les progrès accomplis au fil du temps.