L’élevage est l’un des principaux secteurs d’émission de GES, mais aussi un important facteur de déforestation. Même si les modes de consommation évoluent vers une alimentation moins carnée, le goût pour la viande reste ancré dans les habitudes. Depuis quelques années, des alternatives émergent, comme les plats à base de protéines végétales – qui ont l’apparence de la viande (depuis le 3 février 2020, le groupe Casino propose les produits à base de végétaux de l’entreprise Beyond Meat dans certains de ses points de vente en France, IE n° 317) – ou la viande issue de la culture cellulaire (IE n° 307). Mais cette deuxième option pose de nombreux problèmes : elle reste très coûteuse ; on en ignore encore tous les impacts sur la santé ; elle nécessite une grande quantité d’énergie, ainsi que l’utilisation de nombreux additifs chimiques ; enfin, elle requiert, le plus souvent, du sérum fœtal (considéré comme le meilleur milieu de culture). Ce dernier aspect constitue évidemment une difficulté liée aux conséquences de cette technologie sur le bien-être animal, puisqu’on a besoin de tuer des animaux pour obtenir le sérum. Face à cet obstacle, la start-up néerlandaise Meatable a développé en laboratoire un procédé qui permet de produire de la viande de porc sans recourir à du sérum animal. A partir d’une cellule unique provenant d’un animal vivant, et ce d’une manière complètement indolore, l’entreprise peut fabriquer une grande quantité de cellules en quelques semaines, voire quelques jours, au lieu de plusieurs mois. Elle devrait présenter sa première pièce de porc de culture cet été.