Le spectacle des incendies de forêt qui ravagent l’Australie a marqué la fin de 2019 et le début de la nouvelle année. Il prolonge une série d’événements de même nature (Suède, Arctique, Amazonie, Californie, bassin du Congo…) qui ont ponctué toute l’année écoulée. Démultipliées par l’écho médiatique qu’elles ont suscité, ces tragédies frappent les esprits et accentuent l’amertume laissée par l’échec de la COP25. Mais 2019 a également été une année durant laquelle les contestations populaires se sont vivement exprimées à travers le monde (France, Algérie, Iran, Chili, Hongkong…) mettant parfois en relief la difficile conciliation entre urgence environnementale et urgence sociale. Pour autant, il est possible de noter des signes positifs : une consolidation des preuves qui témoignent de l’urgence climatique, une mobilisation sans précédent de la jeunesse, la prise de conscience qu’une transformation en profondeur des modèles économiques est nécessaire et possible, des marchés financiers qui intègrent de plus en plus cette dimension, des milieux patronaux qui s’impliquent davantage… Ces avancées sont inexorablement confrontées à l’urgence, à l’impatience, voire à une certaine forme d’anxiété, qui exige maintenant des résultats rapides et visibles.
Si le climat et les autres questions environnementales (biodiversité, déchets, substances toxiques…) ont encore constitué une part substantielle de l’actualité examinée par Impact Entreprises (38 % des articles), elles ne doivent pas masquer les autres sujets censés nourrir la responsabilité élargie des entreprises. Parmi les thèmes qui émergent nettement, on relève celui du respect et/ou de la promotion des libertés individuelles, notamment – mais pas uniquement – à travers l’utilisation des nouvelles technologies. On remarque également une accélération de l’engagement citoyen sur le terrain judiciaire (climat, droits humains…) qui reflète l’impatience mentionnée ci-dessus et la perte de confiance dans les décideurs politiques et économiques. Près de 11 % des articles publiés dans Impact Entreprises ont été consacrés en 2019 à des sujets illustrant ce mouvement. Mais 2020 sera balisée par les élections américaines. Et il est fort probable qu’à partir de maintenant, chaque initiative de l’actuel locataire de la Maison-Blanche vise cet objectif et une base électorale qui n’est pas – a priori – acquise à une approche moderne de la gestion d’entreprise.