Depuis 2015, le Modern Slavery Act oblige les sociétés britanniques dont le chiffre d’affaire est supérieur à 36 millions de livres à publier une déclaration annuelle dans laquelle elles précisent les mesures adoptées pour garantir l’absence d’esclavage moderne et de traite des êtres humains dans leur entreprise et leur chaîne d’approvisionnement. Si aucune mesure n’a été engagée, elles doivent l’indiquer explicitement. Mais aujourd’hui, les analyses (y compris un rapport indépendant commandé par le gouvernement britannique et publié en mai dernier) montrent que la législation n’a pas produit les résultats escomptés. Les efforts déployés par les entreprises sont globalement faibles et 23 % seulement des quelque 17 000 à 19 000 sociétés concernées respecteraient les exigences minimales de la loi. Aussi le gouvernement britannique a-t-il prévu de la renforcer, sans doute en 2020. Devant ces résultats décevants, les initiatives privées pourraient également se multiplier. CCLA est une des plus importantes sociétés britanniques de gestion. Elle est dédiée aux organismes de bienfaisance, aux organisations religieuses et au secteur public. Ses actifs sous gestion s’élèvent à 10 milliards de livres sterling environ (11,7 milliards d’euros). CCLA vient de lancer une initiative visant d’une part, à inciter les entreprises dont les actions figurent à l’actif de ses portefeuilles à améliorer leurs pratiques pour identifier, empêcher et réparer les conséquences de l’esclavage moderne, et d’autre part, à exhorter le gouvernement à renforcer le cadre légal. Un rapport d’avancement sera publié chaque année.