Elargir

A l’occasion du G7 qui s’est déroulé à Biarritz du 24 au 26 août, les dirigeants de trente-quatre entreprises se sont engagés « à prendre des mesures concrètes pour veiller à ce que les fruits de la croissance économique soient plus largement partagés ». En soi, l’idée est au cœur du concept d’entreprise élargie. Mais bon nombre de parties prenantes expriment leur scepticisme sur la mise en œuvre de cette déclaration, car les faits montrent qu’en dépit de l’accroissement des richesses et des engagements répétés, les inégalités, les injustices et la détérioration des biens collectifs perdurent, voire s’accroissent, ou se déplacent sur de nouveaux terrains. De fait, le défi est immense, car il s’agit de repenser en profondeur les modèles d’affaires. Il convient de ne pas se contenter de réduire les externalités négatives les plus flagrantes (celles qui génèrent un risque de réputation), mais aussi d’envisager, dès la conception des produits et des services, les mécanismes, directs et indirects, d’une répartition réelle des richesses au profit de toutes les parties prenantes. Et ce, sans rejeter ces externalités dans de lointaines « périphéries » et sans oublier les parties prenantes qui n’ont pas de contacts directs avec l’entreprise, afin de ne pas créer des « bulles » en dehors desquelles les inégalités prospèreraient davantage. Etendre la responsabilité des entreprises, c’est élargir le regard, diffuser largement les expériences et les généraliser. C’est pourquoi cette lettre s’efforce de balayer un large horizon thématique et géographique.