Dans son dernier rapport statistique, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) établit à 70,8 millions le nombre de personnes déracinées dans le monde à la fin de 2018, soit le double de ce qu’il était il y a vingt ans. Partout, des femmes et des hommes se mobilisent pour mettre fin aux situations dramatiques dans lesquelles vivent ces réfugiés. C’est aussi le cas des entreprises. L’organisation américaine à but non lucratif Tent Partnership for Refugees s’est notamment fixé pour mission de mobiliser le secteur privé afin qu’il embauche des réfugiés, qu’il les intègre dans sa chaîne d’approvisionnement, qu’il leur fournisse des services… Cette initiative compense en partie l’exploitation dont les personnes déplacées sont victimes dans les zones de migration. L’organisation, créée par le fondateur de l’entreprise américaine de produits laitiers Chobani, réunit 104 entreprises, dont 4 sociétés françaises (Accor, Ipsos, L’Oréal, Sodexo). Elle a publié le 20 juin une étude qui analyse la perception des consommateurs allemands, français et italiens à l’égard des marques qui s’engagent en faveur des réfugiés. Globalement, les quelque 12 000 personnes interrogées soutiennent cette pratique, avec des différences importantes en fonction du pays, de la région, de l’âge, des convictions politiques… Si les consommateurs sont favorables aux efforts déployés en vue de l’intégration économique des réfugiés (embauche directe – surtout à l’étranger –, soutien d’entreprises créées par des réfugiés, fourniture de certains services), ils sont en revanche réticents au plaidoyer susceptible d’être initié par des entreprises en faveur de l’admission de plus de réfugiés en Europe.