Après la Californie, l’Oregon aurait pu être le deuxième Etat des USA à être doté d’un mécanisme de plafonnement et d’échange du carbone (cap-and-trade). Le projet de loi HB 2020 affichait de nouveaux objectifs de réduction des gaz à effet de serre dans l’Etat : au moins 45 % d’ici à 2035 (par rapport au niveau de 1990) et au moins 80 % d’ici à 2050. Le 17 juin, la Chambre des représentants de l’Oregon avait voté en faveur d’une mise en place au 1er janvier 2021 (36 voix pour et 24 contre). Mais la forte opposition de certaines catégories de population (routiers, bûcherons…) et, plus généralement, des régions rurales, le refus des républicains – minoritaires au Sénat – de venir siéger pendant neuf jours, les menaces des démocrates de ramener de force les sénateurs « grévistes », etc. ont renversé l’équilibre des forces et n’ont pas permis au texte d’être voté lors de la session 2019 qui a pris fin le 30 juin. De nombreux observateurs estiment aujourd’hui que le projet est mort. Cet épisode met aussi en évidence la fracture qui existe, dans l’Oregon comme ailleurs, entre les partisans d’une politique climatique dans la durée – mais qui comporte un coût – et ceux qui mesurent son impact sur leur emploi et leur pouvoir d’achat.