Philadelphie est la plus pauvre des dix plus grandes villes des Etats-Unis. Et 68 % de sa population adulte et 41 % des enfants qui y vivent sont obèses ou en surpoids. La consommation de sodas est assez unanimement considérée comme un facteur important dans l’expansion de ce phénomène. Pour y répondre, certains pays – comme la France, le Mexique ou l’Afrique du Sud (voir IE) – ont instauré des taxes sur ces produits. Aux Etats-Unis, sept villes ont déjà pris une initiative similaire, dont Philadelphie. Depuis le 1er janvier 2017, le taux d’accise applicable sur les boissons avec sucre (naturel ou artificiel) dans cette ville est de 1,5 cent par once (28 ml). Le 14 mai 2019, une équipe de chercheurs dirigée par Christina A. Roberto a publié les conclusions d’une étude comparant les prix unitaires et le volume de vente, entre 2016 et 2017, des boissons ainsi taxées. Des observations ont également été effectuées dans la ville de Baltimore et dans la banlieue de Philadelphie, où aucune taxe de ce type n’a été introduite. Alors qu’à Baltimore (qui se situe à 180 km environ de Philadelphie), les ventes et les prix sont restés à peu près stables, à Philadelphie, les prix ont progressé de 15 % à 25 % selon la nature des points de vente. Le volume vendu a, quant à lui, diminué de 51 % tous commerces confondus. Un transfert s’est cependant opéré vers la banlieue où les ventes de sodas sucrés ont progressé de 43 %, soit un quart environ de la diminution enregistrée à Philadelphie. Mais au total, la baisse du volume de vente atteint 38 %.