Les déchets en plastique, et en particulier les sacs à usage unique sont, dans le monde entier, une calamité pour l’environnement. Des mesures réglementaires ont été prises dans de nombreux pays, mais elles sont insuffisantes. Des entreprises proposent maintenant des sacs biodégradables ou oxo-dégradables censés résoudre le problème. Mais en novembre 2017, la New Plastics Economy, soutenue par la fondation Ellen McArthur, a publié un communiqué dans lequel elle recommandait de bannir les emballages en plastique oxo-dégradables jusqu’à ce que des études confirment une biodégradation suffisante des fragments de plastique dans différents environnements et sur une échelle de temps suffisamment courte (IE n° 269). L’unité de recherche sur les déchets marins de l’université de Plymouth (Royaume-Uni) a, de son côté, réalisé une recherche sur la persistance des plastiques biodégradables. Les conclusions de ces travaux ont été publiées le 28 avril 2019 dans la revue américaine Environmental Science & Technology.
L’équipe de chercheurs, dirigée par Imogen Napper, a étudié l’évolution de cinq types de sacs en plastique exposés pendant trois ans à l’air libre, dans le sol et l’eau de mer : deux types de sacs oxo-dégradables, un sac biodégradable, un sac compostable et un conventionnel. Exposés à l’air libre, tous les sacs étaient trop détériorés après neuf mois pour pouvoir être étudiés. A l’inverse, après trois ans passés dans le sol ou dans l’eau de mer, les sacs dits biodégradables étaient non seulement quasiment intacts, mais ils pouvaient encore transporter des marchandises sans céder. Les sacs compostables, quant à eux, étaient toujours présents dans le sol après vingt-sept mois, mais incapables de supporter le poids des marchandises. En revanche, ils avaient complètement disparu de l’environnement marin au bout de trois mois. Les chercheurs soulignent le manque d’éléments probants permettant d’attribuer aux solutions de substitution un avantage décisif sur les plastiques conventionnels (sans parler de l’apparition potentielle de micro-plastiques), y compris pour les plastiques compostables qui requièrent des conditions très particulières pour leur décomposition et donc des filières de tri adaptées, ce qui n’existe pratiquement nulle part.