En France, les sociétés de plus de 1 000 salariés avaient jusqu’au 1er mars dernier pour publier leurs résultats mesurant l’égalité entre les femmes et les hommes. Selon la méthodologie fixée par le gouvernement, une note sur 100 devait être établie à partir de cinq critères. Si la note est inférieure à 75, les entreprises ont trois ans pour rétablir la situation. Si elles ne le font pas, elles seront sanctionnées jusqu’à 1 % de la masse salariale. Dans une série d’interviews réalisées début mars, Muriel Pénicaud, la ministre française du Travail, a indiqué que sur les 732 entreprises qui avaient, à cette date, répondu au questionnaire, 118 étaient au-dessous du seuil. Les sociétés de plus de 250 salariés et de plus de 50 salariés ont respectivement jusqu’au 1er septembre prochain et au 1er mars 2020 pour publier leur index. Cette question des inégalités se pose dans la plupart des pays. Aux Etats-Unis, à la suite de la libération de la parole consécutive à l’affaire Weinstein, des progrès semblent perceptibles pour ce qui est des écarts de rémunération. Par ailleurs, de nouvelles initiatives ont été engagées au niveau législatif pour essayer de faire progresser cette cause au travers de textes.
Cela étant, la situation aux Etats-Unis est loin d’être idyllique. Le 2 avril, deux femmes ont ainsi déposé une plainte contre The Walt Disney Company dans le cadre d’une action de groupe engagée par le cabinet Andrus Anderson basé à San Francisco. Une des plaignantes déclare qu’en 2017, sa rémunération était de 16 000 à 40 000 dollars inférieure à celle de ses collègues occupant un poste identique, ce qui contrevenait à la législation californienne. Après qu’elle a fait part de cette constatation au département des ressources humaines, son salaire a été relevé de 25 000 dollars en novembre 2018, tout en restant sensiblement plus bas que celui de ses collègues. La plainte mentionne également que c’est la politique du groupe qui crée ces inégalités et que celui-ci ne dispose pas de système interne permettant d’assurer une rémunération identique à travail égal. Andrus Anderson espère réunir dans son action de groupe toutes les femmes ayant été employées dans les studios californiens de Walt Disney depuis 2015.