Dans le sillage de nouvelles vagues de délocalisations, l’Ethiopie entend devenir un géant de l’industrie textile et, pour y parvenir, souhaite notamment s’appuyer sur une main-d’œuvre bon marché (voir IE). A cet effet, le gouvernement a créé plusieurs parcs industriels – destinés à recevoir les investissements nationaux, mais surtout étrangers – auprès desquels les grandes marques de l’habillement pourront s’approvisionner. Et le mouvement se poursuit. Mais les salaires y sont très bas (l’équivalent de un à deux dollars par jour) et nettement au-dessous du minimum vital, les conditions de travail médiocres, le harcèlement sexuel fréquent et les organisations syndicales ne sont pas les bienvenues. Entre le 13 et le 15 mars, des milliers de travailleurs du textile et de l’habillement employés dans la zone industrielle de Hawassa, la plus grande actuellement en activité en Ethiopie, se sont mis en grève pour réclamer une amélioration de leur situation. La Fédération industrielle du syndicat des travailleurs du textile, du cuir et de la confection éthiopienne (IFTLGWTU) explique qu’elle essaie d’organiser les salariés du parc depuis plus de deux ans sans, jusqu’ici, avoir eu une autorisation claire du gouvernement. La mise en place de syndicats est l’un des moyens les plus sûrs de garantir les droits des salariés.