Jusqu’ici, les actions juridiques menées pour démontrer la responsabilité de certaines entreprises (principalement des sociétés pétrolières) dans le dérèglement climatique se sont conclues par un rejet de la part des tribunaux, ceux-ci estimant que la lutte contre le changement climatique est un problème mondial qui implique de nombreux gouvernements. Une décision du tribunal pour la terre et l’environnement de l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud (Australie) pourrait changer la donne. Cette fois, ce ne sont pas des collectivités ou des associations qui ont porté l’affaire devant la justice, mais une société, en l’occurrence Gloucester Resources Limited (GRL). En effet, elle a fait appel de la décision du ministère de la Planification de l’Etat de rejeter son projet de mine de charbon de Rocky Hill dans la vallée de Gloucester. Le ministère avait justifié sa décision en invoquant les nuisances sociales paysagères et environnementales du projet, dont sa contribution au dérèglement climatique. Le tribunal a donné raison au ministère en précisant que « l’approbation du projet ne participera pas à la réduction rapide et significative des rejets de gaz à effet de serre nécessaire pour établir un équilibre entre les sources d’émissions et les puits de carbone au cours de la deuxième moitié du siècle et atteindre l’objectif accepté par tous de limiter l’élévation de la température globale moyenne nettement au-dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels ». Il a ajouté que même si les rejets de GES du projet ne représentaient qu’une petite fraction du total mondial, le problème mondial du changement climatique devait être résolu par de multiples actions locales. GRL peut encore faire appel de la décision.