Les conséquences de la combinaison des différents risques environnementaux (dérèglement climatique, diminution de la fertilité des sols, baisse des populations d’insectes, infiltration des substances chimiques dans les écosystèmes, acidification des océans) sont très largement sous-estimées. En outre, les interactions entre les facteurs environnementaux, sociaux, économiques, financiers et politiques, encore peu étudiées, pourraient aboutir à une crise systémique dont les effets seraient comparables à celle de 2008. C’est ce qui ressort d’une étude du think tank britannique IPPR (Institute for Public Policy Resarch). Sur la base de plusieurs travaux émanant de centres de recherche, de gouvernements, d’ONG, cette méta-étude analyse comment la détérioration du capital naturel a des répercussions sur la santé, la richesse, les inégalités et les migrations et comment elle accroît le risque de conflits politiques. L’aggravation constante des dégâts causés par les ouragans, les inondations et les incendies de forêt pourrait occasionner une vague de réclamations auprès des compagnies d’assurance et menacer les institutions financières. Les systèmes alimentaires – qui dépendent de cinq espèces animales et douze espèces végétales, qui assurent les trois quarts de l’alimentation humaine mondiale – pourraient être sérieusement affectés par cette absence de diversité. Les flux migratoires dus aux crises climatiques pourraient être dix fois supérieurs à ceux ayant accompagné le « printemps arabe » (12 millions de personnes déplacées) et seraient susceptibles d’accentuer les divisions sociales et les radicalisations.