Le secteur textile est de plus en plus concurrentiel et ce contexte pèse sur les salaires et les conditions de travail des salariés dans le monde entier. L’industrie textile du Bangladesh représente 80 % de ses exportations. Dans ce pays, des milliers de travailleurs du secteur manifestent depuis plusieurs semaines pour exiger de meilleurs salaires. Les propositions du gouvernement (8 000 taka par mois, soit 84 euros environ, pour les ouvriers les moins qualifiés) sont loin des revendications des manifestants qui réclament 16 000 taka. Le Bangladesh, meurtri par de fréquentes tragédies – notamment celle du Rana Plaza en 2013 (voir IE) – et où les conditions de sécurité affligeantes font souvent la une des médias (voir IE), n’est pourtant pas le pays où les salaires sont les plus bas. L’Ethiopie ambitionne en effet de devenir un géant du textile (voir IE). Avec plus de 100 millions d’habitants et une population qui pourrait presque doubler d’ici à 2050, ce pays fait valoir, parmi les nombreux atouts dont il dispose, une main-d’œuvre bon marché (avec un salaire mensuel de 52 euros environ). Autre grand exportateur de prêt-à-porter : l’Inde. Mais le coût de la main-d’œuvre y est le double de celui de l’Ethiopie. KPR Mill Limited, avec 80 millions de vêtements environ produits lors du dernier exercice fiscal, se positionne comme l’une des plus importantes entreprises textiles indiennes. La société a répondu favorablement aux campagnes de séduction menées par les autorités éthiopiennes pour attirer les investisseurs étrangers, notamment indiens : exemption de taxe à l’exportation, énergie à bas coût, etc. Le 22 janvier, elle a annoncé le lancement de son unité de production dans la zone industrielle de Mekele. Cette nouvelle implantation a une capacité de production de 10 millions de pièces par an.