Les accords-cadres mondiaux ne représentent pas la panacée en matière de garantie, pour un groupe international, du respect des droits de ses salariés dans le monde. Ils constituent néanmoins un socle sur lequel les organisations syndicales peuvent s’appuyer pour élargir et renforcer les droits des travailleurs, ainsi que ceux, parfois, des parties prenantes (communautés riveraines, consommateurs en situation de précarité…), l’ensemble étant garanti par la signature d’une instance syndicale internationale. L’une des difficultés majeures de ces accords est la complexité de leur mise en œuvre et de leur suivi. Le 21 janvier, la fédération syndicale internationale IndustriALL Global Union a ainsi suspendu l’accord-cadre mondial qu’elle avait conclu en 2002 avec le constructeur automobile allemand Volkswagen. Cette décision résulte du refus du groupe d’entériner le vote exprimé par 70 % des ouvriers spécialisés de l’usine de Chattanooga (Tennessee, Etats-Unis) en décembre 2015 d’adhérer au syndicat UAW (United Auto Workers), vote validé en août 2016 par le National Labor Relations Board (NLRB – l’agence américaine chargée de la supervision des élections syndicales aux Etats-Unis). La législation ayant été modifiée ultérieurement, Volkswagen conteste le résultat des élections et a fait appel de la décision du NLRB. Pour IndustriALL, cette attitude constitue une violation de la législation américaine et de l’engagement pris par l’entreprise en 2002, qui faisait référence au droit d’association. Aussi la fédération demande-t-elle au groupe allemand de mettre un terme à toute forme d’action juridique à l’encontre des syndicats et elle réfléchit à d’autres modes d’action.