L’industrie de la mode a produit 75 millions de tonnes de vêtements environ en 2018. Ce chiffre a plus que doublé depuis le début des années 2000 sous l’impact de l’accroissement des classes moyennes dans le monde et de la fast fashion – un segment qui consiste à renouveler très rapidement les vêtements destinés à la vente. Les effets négatifs de ce secteur sur l’environnement (pollution de l’air et des cours d’eau, émissions de gaz à effet de serre, déforestation [viscose, élevage…], appauvrissement des terres, épuisement des ressources hydriques…) et sur les conditions de travail (santé, sécurité, horaires, rémunérations…) sont de plus en plus reconnus. Une enquête réalisée par l’institut Ipsos Mori auprès de 7 701 personnes de sept pays (Allemagne, Espagne, Etats-Unis, France, Italie, Pologne, Royaume-Uni) et publiée le 10 janvier montre que dans une grande majorité, les Européens sont conscients des impacts environnementaux et sociaux de l’industrie du vêtement et qu’ils considèrent que les marques devraient adopter une attitude responsable vis-à-vis de ces effets dans leur chaîne d’approvisionnement. Par ailleurs, ils sont 55 % à se dire prêts à privilégier l’achat d’un vêtement pour lequel les ouvriers auraient perçu un salaire de subsistance équitable, même si ce vêtement est plus cher. Mais il existe une marge importante entre les intentions et les actes. Du reste, 67 % des interviewés estiment qu’il est difficile de savoir quelles entreprises ont les standards les plus élevés d’un point de vue éthique. Parallèlement, le 7 janvier, l’organisation Know the Chain a comparé les pratiques de quarante-trois des plus grands groupes mondiaux du secteur de la mode en matière de respect des droits humains et d’élimination du travail forcé dans la chaîne d’approvisionnement. Les trois premières places sont occupées par Adidas (Allemagne), Lululemon (Canada) et Gap (Etats-Unis). Puma (filiale de Kering) et les français Kering, Hermès et LVMH se trouvent respectivement à la 11e, 17e, 30e et 31e place.