Les activités de lobbying des grandes entreprises, en particulier celles concernant les questions liées au climat (mais pas uniquement), sont de plus en plus observées par le monde associatif et les investisseurs financiers (voir IE). Pourtant, les informations liées à ces activités sont rares dans les rapports annuels des entreprises, comme l’atteste régulièrement l’étude annuelle réalisée par CFIE-conseil (filiale du CFIE, éditeur de cette lettre d’information). De plus, il y a souvent un contraste entre les positions adoptées par les sociétés et celles choisies par les associations professionnelles dont elles sont membres, voire avec leurs pratiques. Récemment, l’association InfluenceMap a réalisé une analyse des pratiques de lobbying de cinquante-cinq sociétés européennes, parmi lesquelles les entreprises françaises Air Liquide, Air France-KLM, Danone, Engie, PSA, Renault, Saint-Gobain, Total. Conduite par l’Eglise d’Angleterre et la caisse de retraite suédoise AP7, une coalition de dix-huit investisseurs (parmi lesquels BNPP Asset Management et l’ERAFP) représentant 2 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion a écrit, le 28 octobre, à ces cinquante-cinq entreprises pour leur demander d’adopter des politiques de lobbying en ligne avec l’accord de Paris, d’ériger une gouvernance permettant de mettre en œuvre ces politiques et de s’assurer que celles-ci soient effectivement respectées directement et indirectement (y compris par les parties tierces), d’intervenir lorsque des écarts sont identifiés et d’être transparentes.