Le 18 septembre, l’association Oxfam International a rendu public un rapport sur les politiques fiscales de quatre grands laboratoires pharmaceutiques américains : Pfizer, Johnson & Johnson, Abbott, Merck & Co. L’étude montre que ces entreprises distraient de l’impôt 3,7 milliards de dollars environ dans neuf pays développés et 112 millions dans sept pays émergents. Bien que ces compagnies soient peu transparentes sur leurs informations financières, les données disponibles mettent en évidence que le résultat avant impôt n’est que de 6 % dans les pays ayant un taux d’imposition « standard » et de 31 % dans des pays comme les Pays-Bas, la Belgique, l’Irlande ou Singapour, où les taux sont nettement plus avantageux. Le rapport souligne aussi que ces sociétés vendent très cher certains médicaments essentiels, les mettant ainsi hors de portée des populations les plus pauvres, et que l’industrie pharmaceutique utilise son pouvoir d’influence économique et politique pour orienter à son profit les stratégies gouvernementales sur les plans fiscal, sanitaire et commercial. En mars 2016, un réseau britannique de consultants avait déjà indiqué que le secteur pharmaceutique était l’un de ceux dont le taux effectif d’imposition était le plus bas parmi les entreprises du FTSE 100 (IE n° 232).