La déforestation poursuit son cours et son rythme ne semble pas ralentir (IE n° 284). Elle contribue ainsi à l’appauvrissement de la biodiversité à l’échelle de la planète et à la concentration du dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Les facteurs participant à ce mouvement sont, avec le temps, de plus en plus nombreux. L’élevage de bovins est devenu l’une des causes les plus inquiétantes de ce fléau en Amérique du Sud (conversion des forêts en pâturages, production de soja pour l’alimentation du bétail) et les voix qui s’élèvent pour mettre un frein à cette situation touchent désormais les investisseurs financiers (voir IE). Depuis quelque temps, l’association Ceres, spécialisée dans la promotion du développement durable dans les affaires et la finance, coordonne un mouvement qui vise à mobiliser la communauté sur cette problématique. Le 13 septembre, elle a publié un communiqué dans lequel elle précise que 44 investisseurs (parmi lesquels les français BNP Paribas Asset Management et Mirova Responsible Investing) – représentant 6 400 milliards de dollars d’actifs sous gestion – demandent aux entreprises agroalimentaires de sélectionner leurs approvisionnements en bœuf et en produits associés à l’élevage de manière à éliminer les risques de déforestation. Outre les impacts environnementaux, les investisseurs soulignent, dans cette déclaration, les risques financiers considérables que cette déforestation génère pour les entreprises agroalimentaires et pour eux-mêmes, et précisent ce qu’ils attendent désormais des sociétés.