Depuis la désignation du Qatar, en décembre 2010, comme pays hôte de la prochaine coupe du monde de football, ONG et syndicats n’ont eu de cesse de dénoncer les conditions dans lesquelles sont employés les quelque 2 millions de travailleurs migrants présents dans le pays. Le système de la kafala est particulièrement visé. Il lie les salariés à leur employeur pour la durée de leur contrat, leur interdisant de quitter cet emploi sans sa permission. Combiné à des conditions de travail parfois épouvantables, ce système assimile la situation des travailleurs migrants à une forme d’esclavage moderne. Aussi le 4 septembre mérite-t-il d’être marqué d’une pierre blanche. Selon l’agence de presse officielle Qatar News Agency, la loi n° 13 de 2018 amende les dispositions des lois n° 21 de 2015 et n° 1 de 2017 relatives à l’entrée et à la sortie des expatriés. Désormais, les travailleurs étrangers pourront quitter leur emploi sans l’autorisation de leur employeur. Celui-ci pourra néanmoins s’y opposer, à condition de formuler une demande de dérogation auprès des ministères concernés. Le nombre de ces salariés ne pourra toutefois excéder 5 % des effectifs. Par ailleurs, les employés de maison ne sont pas concernés par la nouvelle réglementation. Selon Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale, ces exceptions seraient des mesures transitoires.