La question des colonies de peuplement israéliennes en Palestine est très sensible et celle de la légitimité, voire de la légalité, des opérations commerciales réalisés dans ces territoires l’est tout autant (voir IE). Le 11 janvier, le Sénat irlandais a jeté un pavé dans la mare en adoptant une proposition de loi déposée par la sénatrice indépendante Frances Black : Control of Economic Activity (Occupied Territories) Bill 2018. Cette proposition vise à interdire l’importation, la vente de marchandises et de services produits dans des territoires occupés, ainsi que l’extraction de ressources dans ces territoires sans le consentement des autorités compétentes. Bien que cette proposition s’applique à tous les territoires occupés dans le monde, au sens de la quatrième convention de Genève, elle cible au premier chef les colonies israéliennes considérées comme illégales selon le droit international. Leur nombre est estimé à 150 par les organisations pro-palestiniennes. La proposition de loi, qui a obtenu le soutien de tous les partis à l’exception du parti gouvernemental (Fine Gael), doit maintenant être transmise à la chambre basse (Dáil Éireann). Les débats risquent d’être tendus. Le porte-parole du ministère irlandais des Affaires étrangères a ainsi estimé que ce vote aurait des répercussions négatives sur le processus diplomatique au Moyen-Orient. Mais pour amender ou rejeter le texte, le Fine Gael, qui ne détient que 30 % des sièges au Dáil Éireann, devra impérativement trouver des accords avec les autres partis.