Le travail des enfants constitue un problème majeur auquel l’opinion reste très sensible. L’Organisation internationale du travail (OIT) estime que 152 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans travaillent encore dans le monde. Mais pour cerner plus complètement la question, il convient de rappeler que l’insuffisance des revenus parentaux à subvenir aux besoins vitaux de la famille et le manque d’infrastructures d’accueil scolaire dans certaines régions sont parmi les principales causes conduisant au travail des enfants. Il s’agit donc d’un problème global. Cela étant, certains secteurs semblent « cultiver » cette situation. C’est le cas de l’agriculture, en particulier des plantations de cacao et de café. Le 11 juillet, plusieurs personnalités politiques – parmi lesquelles Linda McAvan, la présidente de la commission Développement du Parlement européen – et des représentants d’ONG ont exhorté l’Union européenne à aller plus loin dans la lutte contre le travail des enfants dans ces secteurs. Certes, des initiatives volontaires ont été engagées ces dernières années par les grandes sociétés pour lutter contre ce phénomène, ainsi que contre la déforestation, mais elles sont ponctuelles et les résultats n’évoluent guère. Selon le Baromètre 2018 du cacao, en Côte d’Ivoire et au Ghana, les deux plus importants producteurs mondiaux de cacao, 2,1 millions d’enfants seraient au travail dans les plantations. Or, comme dans d’autres situations, ce n’est pas de plafonds dont on a besoin ici, mais de planchers. Aussi les initiateurs de cet appel souhaitent-ils que l’Union instaure un dispositif législatif contraignant qui intègre des obligations en matière de déforestation et de travail des enfants. Pour mémoire, le Parlement européen avait adopté, en 2012, une résolution exhortant la Commission à légiférer pour combattre le travail des enfants dans la filière du cacao.