La production de panneaux solaires a considérablement augmenté depuis le début des années 2010 et s’est encore accélérée depuis deux ou trois ans. Entre 2010 et aujourd’hui, la capacité mondiale en énergie solaire a été multipliée par dix. C’est une bonne nouvelle pour le climat. Mais comme toute production humaine, cela peut avoir des conséquences négatives sur l’environnement. Le problème en l’occurrence est celui du recyclage des panneaux solaires. La durée de vie des panneaux étant de de vingt-cinq à trente ans, leur recyclage n’était jusqu’à présent guère à l’ordre du jour à une échelle industrielle. Mais l’Agence internationale de l’énergie renouvelable (IRENA), qui évalue à 250 000 tonnes les flux de déchets photovoltaïques en 2016 dans le monde, estime que ces derniers pourraient dépasser 5 millions de tonnes d’ici à 2050. La directive européenne 2002/96/CE refondue en juillet 2012 (directive 2012/19/UE) relative aux déchets d’équipements électriques et électroniques – parmi lesquels les panneaux solaires – a sans doute permis d’anticiper l’évolution exponentielle de cette mise au rebut. Le 5 juillet, Veolia a inauguré au Rousset (près d’Aix-en-Provence) la première usine européenne spécifiquement dédiée au recyclage des panneaux solaires. On estime qu’un panneau contient pour l’essentiel du verre, dans une moindre mesure de l’aluminium et des polymères, et en petite quantité du cuivre, de l’argent et d’autres métaux. L’usine devrait permettre la valorisation de 90 à 92 % des déchets, voire davantage avec la valorisation énergétique. Le but de Veolia est de recycler la totalité des panneaux solaires en France et d’atteindre l’équilibre financier en 2019.