En Inde, les contestations populaires, voire les scènes de violence résultant de conflits dus à l’utilisation de l’eau, ne sont pas rares. Ces différends touchent aussi les entreprises, l’un des plus notoires étant celui qui oppose depuis de nombreuses années la société civile indienne à Coca-Cola. Le 14 juin, NITI Aayog (National Institution for Transforming India), un think tank constitué en 2015 par le gouvernement, a publié un rapport alarmiste sur la situation hydrique dans le pays (Composite Water Management Index – CWMI). Selon ce rapport, l’Inde traverse la pire crise due à l’eau de son histoire : « Actuellement, 600 millions d’Indiens font face à un stress hydrique élevé ou extrême et 200 000 d’entre eux environ meurent chaque année en raison d’un accès inadéquat à l’eau potable. » Le document souligne également que vingt et une grandes villes pourraient manquer d’eau souterraine d’ici à 2020, affectant quelque 100 millions de personnes, et il estime que d’ici à 2030, la demande pourrait être deux fois supérieure à l’offre disponible. Cette situation très préoccupante menace également la sécurité alimentaire puisque 80 % de l’eau est utilisée dans l’agriculture. Sur ce registre, le World Resources Institute (WRI) a également attiré l’attention, en janvier dernier, sur la dépendance des centrales thermiques indiennes à l’eau et sur les risques énergétiques et économiques qui lui sont liés (IE n° 273).