Bloomberg New Energy Finance (BNEF) a publié de nouvelles prévisions sur l’évolution du marché mondial des véhicules électriques. Selon l’agence, les ventes devraient passer de 1,1 million en 2017 à 11 millions en 2025, 30 millions en 2030 et 60 millions en 2040. A cette date, ces véhicules pourraient représenter 55 % des ventes totales de voitures neuves et 33 % du parc mondial. Cette forte progression entraînera une nette augmentation de la demande de certains matériaux nécessaires à la fabrication des batteries. Actuellement, BNEF estime que la capacité de production des batteries lithium-ion se situe à 131 GW.h environ par an au plan mondial. Sur la base des usines actuellement en construction (ou prévues), elle devrait atteindre 400 GW.h en 2021. A l’horizon 2030, les besoins devaient avoisiner 1 500 GW.h.
Parmi les minerais les plus critiques, BNEF cite évidemment le cobalt, pour lequel on pourrait connaître des difficultés d’approvisionnement d’ici cinq à sept ans en dépit des progrès réalisés pour réduire les quantités nécessaires à la fabrication des batteries. Outre que cette pression sur la demande pose de graves problèmes sur le plan des droits sociaux dans les mines (voir IE), elle place la République démocratique du Congo, un pays souffrant d’un grave déficit en matière de démocratie et de respect des droits humains, en position de force sur le plan international. Malgré la forte opposition des compagnies minières, le président de la RDC a du reste récemment validé la réforme du code minier, qui prévoit, entre autres, une importante augmentation des taxes sur les minerais qualifiés de stratégiques, dont le cobalt.