Parmi les sources d’énergie fossile particulièrement visées par les ONG figurent les « sources fossiles extrêmes » (sables bitumineux, exploration arctique, gisements en eau ultraprofonde, exportation de gaz naturel liquéfié, mines de charbon, centrales à charbon) en raison de leurs caractéristiques particulièrement polluantes. Selon une étude réalisée par plusieurs organisations et publiée récemment, après une baisse sensible entre 2015 et 2016, les investissements bancaires dans ces secteurs sont repartis à la hausse en 2017. Sur la base d’une analyse effectuée auprès de trente-six grandes banques internationales, les auteurs ont déterminé que le montant de ces financements avait atteint 115 milliards de dollars en 2017, soit une hausse de 11 % par rapport à l’année précédente. Avec une augmentation de 111 % en un an, ce sont les interventions dans les sables bitumineux qui ont principalement contribué à cette hausse. Elles représentent 40 % de ce type de financement. Les banques canadiennes et JPMorgan Chase (Etats-Unis) sont particulièrement montrées du doigt. A elles seules, elles rassemblent 80 % des financements du sous-secteur. Les auteurs relèvent également une forte reprise des banques américaines (+ 42 %) dans le financement des mines de charbon (en particulier JPMorgan et Goldman Sachs) et dans les centrales à charbon (Citi, Wells Fargo, Goldman Sachs). Les banques françaises (BNP Paribas, BPCE/Natixis, Crédit agricole, Société générale) font partie des établissements dont les politiques et les analyses sont globalement les mieux notées. Plusieurs aspects négatifs sont toutefois relevés en ce qui les concerne, dont des investissements importants dans l’exploration/exploitation en eau ultraprofonde (BNP Paribas, Crédit agricole), les installations liées au gaz liquéfié (BPCE/Natixis, Société générale), l’exploitation des mines de charbon (Société générale), les centrales à charbon (BNP Paribas, Crédit agricole, Société générale).