A ce jour, huit villes et comtés californiens, ainsi que la ville de New York, ont assigné en justice plusieurs compagnies pétrolières, dont ExxonMobil, notamment pour avoir nié les conclusions scientifiques sur les changements climatiques tout en sachant que l’usage des énergies fossiles comportait des risques sérieux pour la planète. Par ailleurs, les procureurs généraux des Etats de New York et du Massachusetts ont ouvert une enquête pour savoir si ExxonMobil avait dissimulé des informations sur les changements climatiques, spoliant ainsi les actionnaires et abusant les consommateurs. Comme la compagnie pétrolière l’avait annoncé au début du mois de janvier (IE n° 272), elle a engagé des démarches juridiques (poursuites, menaces de poursuites, assignations à déposer sous serment et à fournir des documents) contre une trentaine de personnes et d’organisations, en particulier des avocats et les deux procureurs généraux. L’entreprise leur reproche d’avoir conspiré à son encontre à travers des actions juridiques coordonnées et une campagne d’opinion publique, et de violer ses droits au regard du Premier amendement de la Constitution des Etats-Unis d’Amérique (relatifs à la liberté d’expression) et d’autres articles constitutionnels. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette réaction, notamment la volonté d’ExxonMobil d’affaiblir ses adversaires et/ou de se poser en victime.