La société néerlandaise Sustainalytics, spécialisée dans la recherche, la notation et l’analyse des facteurs sociétaux appliqués à la finance, a publié une intéressante analyse sur les caractéristiques, la fréquence, le niveau de risque et les impacts boursiers potentiels de plus de 29 000 incidents environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) qui ont affecté des entreprises dans le monde entre 2014 et 2016. Sur les quarante-cinq catégories répertoriées par l’agence, la qualité et la sécurité ainsi que l’éthique des affaires sont les deux aspects où les incidents sont les plus fréquents. Mais si l’on prend en compte à la fois la fréquence et la gravité des incidents, ce sont la fraude et la corruption ainsi que les rejets dans l’eau qui ressortent le plus. L’étude souligne également l’influence que peuvent avoir le secteur d’activité, la taille des entreprises et la localisation des incidents sur la fréquence des incidents collectés. Plusieurs facteurs peuvent affecter l’observation, comme la nature de l’impact (ceux ayant des conséquences directes sur les consommateurs sont susceptibles de provoquer des réactions plus importantes que les autres), la taille des entreprises (les très grands groupes étant davantage scrutés), le niveau de couverture médiatique et/ou de mobilisation citoyenne sur ce genre de sujet (certains pays, comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou l’Inde, sont traditionnellement plus sensibles que d’autres). Tout en reconnaissant la complexité de l’exercice, Sustainalytics a également essayé de mesurer la corrélation entre la fréquence et la gravité des événements et la performance boursière. Le rapport constate, par exemple, que 69 % des sociétés ayant été exposées à un incident ESG grave (high ou severe) ont enregistré une baisse de cours de 6 % en moyenne. Enfin, les auteurs proposent une série de pistes destinées à construire un portefeuille ou à mener une politique d’engagement.