Nouveau rebondissement dans l’affaire qui oppose Chevron à des communautés équatoriennes

A la suite d’une plainte déposée par 30 000 indigènes et petits agriculteurs, un tribunal équatorien avait condamné, en 2011, la société pétrolière américaine Chevron à une amende record de 19 milliards de dollars pour des faits de pollution occasionnés dans la forêt amazonienne entre 1964 et 1990 par la compagnie Texaco, reprise ultérieurement par Chevron. Cette amende avait ensuite été réduite à 9,5 milliards de dollars par la Cour nationale de justice du pays. En mars 2014, un tribunal américain a rejeté la décision en s’appuyant sur le fait qu’Alberto Guerra, un ancien président de la cour de la province de Sucumbios (au nord-est de l’Equateur) – qui avait été saisi de l’affaire en 2003 – avait reconnu qu’il avait touché des pots-de-vin pour rédiger le jugement en faveur des plaignants et le remettre au nouveau juge chargé de l’affaire, Nicolas Zambrano. Ce jugement a été confirmé par une cour d’appel de New York en août 2016. Le 9 novembre dernier, les indigènes et agriculteurs équatoriens ont déposé une requête auprès du ministère américain de la Justice, afin que celui-ci ouvre une enquête criminelle à l’encontre d’Alberto Guerra. Dans la lettre adressée par leur avocat, les plaignants démontrent notamment que l’ancien magistrat aurait perçu plus de 2 millions de dollars de la part de Chevron et aurait menti en indiquant que le jugement prononcé contre la compagnie pétrolière en Equateur avait été obtenu grâce à la distribution de pots-de-vin rémunérant l’écriture du jugement final contre Chevron.