Le groupe de réflexion Carbon Tracker a publié le 2 novembre une étude dans laquelle il évalue les impacts que pourrait avoir l’alignement de la capacité de raffinage mondiale sur un scénario visant à maintenir l’augmentation de la température de la planète au-dessous de 2 °C. Appuyé par le cabinet Wood Mackenzie pour élaborer ses hypothèses, le think tank a analysé les perspectives financières de 492 raffineries représentant 94 % de la capacité mondiale. Carbon Tracker rappelle que l’Agence internationale de l’énergie, dans le cadre de son « scénario 450 », envisage un pic de la demande de pétrole en 2020 et une baisse de 23 % d’ici à quinze ans. Sur cette base, l’organisation estime qu’un ajustement à la baisse de 25 % de la capacité de raffinage et qu’une contraction moyenne des marges de 3,5 dollars par baril seront nécessaires. La combinaison de ces facteurs pourrait conduire à une diminution de 50 % de l’EBITDA du secteur. En outre, la géographie de la demande étant amenée à se déplacer des pays matures vers les nouvelles économies, ce sont les pays de l’OCDE qui souffriront le plus de cette réorganisation. Le groupe français Total se situe parmi les entreprises dont le résultat opérationnel courant avant amortissements de l’activité raffinage est le plus menacé, avec une baisse potentielle de 70 à 80 % entre 2015 et 2035.