Première banque française par la taille, BNP Paribas est bien sûr une cible privilégiée pour les associations sur les thèmes liés à la RSE, en particulier sur la question climatique. Depuis une dizaine d’années, les mouvements écologistes interpellent la banque, ainsi que les autres grands établissements bancaires français, afin qu’elle réduise l’exposition de son portefeuille de financements aux énergies fossiles. En 2015, la banque a réactualisé sa politique de financement et d’investissement pour le secteur de la production d’électricité à partir du charbon mise en place en 2011. Pour autant, les efforts déployés paraissent lents et insuffisants aux yeux des ONG qui continuent à l’interpeller, notamment lors de l’assemblée générale annuelle. Le 11 octobre dernier, le groupe a fait un pas supplémentaire en déclarant qu’il cessait « ses relations avec les acteurs dont l’activité principale est l’exploration, la production, la distribution, le marketing ou le trading de gaz et de pétrole de schiste et/ou de pétrole issu des sables bitumineux », « le financement de projets majoritairement dédiés au transport et à l’exportation de gaz et de pétrole de schiste ou de pétrole issu des sables bitumineux [et…] de projets d’exploration ou de production de gaz et de pétrole en Arctique ». La décision a été applaudie par les associations qui restent cependant vigilantes. Cette prise de position souligne également la baisse d’attractivité des projets liés aux hydrocarbures non conventionnels. Du reste, le 3 octobre, le gouvernement écossais a annoncé que le moratoire sur la fracturation hydraulique pour la recherche de pétrole et de gaz de schiste resterait en place « indéfiniment ». Le 5 octobre, la société canadienne TransCanada a déclaré qu’elle annulait les projets d’oléoducs destinés à acheminer le pétrole issu des sables bitumineux de l’Alberta vers l’est du Canada (Energy East et Eastern Mainline). Et le 18 octobre, c’est la Haute Cour de justice d’Afrique du Sud qui a annulé la législation relative à la fracturation hydraulique. A contre-courant de ce mouvement, Vinci a indiqué, le 9 octobre, qu’il avait été retenu, à travers sa filiale Spiecapag et en partenariat avec Macro Enterprise Inc., pour la réalisation d’une section de 85 km de l’oléoduc devant acheminer le pétrole issu des sables bitumineux de l’Alberta vers les côtes de la Colombie-Britannique.