Dans son rapport 2016 Global Slavery Index publié en mai dernier, l’organisation de défense des droits de l’Homme Walk Free évaluait à près de 46 millions le nombre de personnes réduites à une forme moderne d’esclavage dans le monde. Plus récemment, le 10 août, le cabinet de conseil britannique Verisk Maplecroft estimait quant à lui que l’Union européenne était la région où le risque d’esclavage moderne avait le plus augmenté en 2017, du fait de l’afflux de migrants, qui se retrouvent exposés à toutes les formes de criminalité en raison de leur situation précaire. Devant l’ampleur du phénomène, des Etats ont légiféré afin que les entreprises supérieures à une certaine taille communiquent les mesures adoptées pour éradiquer l’esclavage moderne et le trafic humain de leur chaîne d’approvisionnement. C’est le cas de la Californie (California Transparency in Supply Chains, 2010) et du Royaume-Uni (Modern Slavery Act, 2015). Le gouvernement australien envisage à son tour de rendre obligatoire, pour les sociétés dont le chiffre d’affaires excède 100 millions de dollars australiens (67 millions d’euros), la publication d’un reporting sur les dispositions qu’elles ont prises afin de ne pas se retrouver associées à du travail forcé ou à un trafic d’êtres humains dans leur chaîne d’approvisionnement. Avant de proposer le projet de texte final, le ministre de la Justice, Michael Keenan, a indiqué qu’il devait encore consulter le patronat pour s’assurer que la loi soit « simple, pratique et efficace ».