Les pays de la péninsule arabique sont régulièrement pointés du doigt par les associations anti-esclavage en raison des conditions de travail des migrants. Au centre de la polémique, le système de la kafala, qui rend le travailleur totalement dépendant de son employeur et conduit à de nombreux abus. Les Emirats arabes unis, qui comptent près de 8 millions de migrants – soit 80 % environ de la population totale – dont une grande part est employée à des tâches domestiques, n’échappent pas aux critiques (voir IE n° 215). Une réforme récente adoptée par le Conseil national fédéral (le parlement local), qui doit encore obtenir la validation présidentielle, leur garantira désormais un mois de congés payés par an, un jour de repos par semaine, une couverture médicale et un contrat de travail. L’embauche de migrants de moins de dix-huit ans sera par ailleurs interdite. Les associations appellent cependant à la vigilance sur le bon déploiement de cette réforme. L’exemple du Qatar (voir IE n° 256), qui a été le premier émirat à entamer une réforme de la kafala sous la pression de l’opinion internationale, montre en effet que de nombreux obstacles se dressent pour une réelle application des réformes. Une véritable volonté politique sera donc nécessaire, et ce d’autant plus que le travail domestique est, par nature, difficile à contrôler.