Selon l’ONG Human Rights Watch (HRW), les ambitions des autorités éthiopiennes en matière d’hydroélectricité et l’agriculture intensive menaceraient 500 000 personnes. Depuis les années 1990, trois barrages sont sortis de terre dans la vallée de l’Omo, une région du sud de l’Ethiopie. Le dernier en date, Gibe III, inauguré le 17 décembre 2016, doit à terme doubler la production électrique totale du pays et un réservoir en aval irriguera 30 000 ha de culture de canne à sucre et 100 000 ha de coton. Or, Gibe III est directement installé sur la rivière Omo, source principale d’alimentation du lac Turkana et dont 300 000 personnes environ (situées surtout au Kenya) dépendent pour satisfaire leurs besoins élémentaires selon l’ONG Survival International. La baisse du niveau de l’eau du lac Turkana (de 1,5 m depuis 2015 selon HRW) fait également craindre aux associations une augmentation des conflits entre tribus pour l’accès aux ressources. En amont, les associations redoutent également le déplacement forcé des populations locales pour laisser la place aux nouvelles plantations.