Madagascar assure 80 % de la production mondiale de vanille. Or, selon un rapport du centre de recherche et d’information danois Danwatch, les petits producteurs du pays seraient loin de tirer profit de la récente envolée des cours de la vanille (moins de 30 dollars le kilo entre 2004 et 2011, 60 dollars en 2013, plus de 200 dollars aujourd’hui). Cette envolée s’explique par un regain d’intérêt des industriels pour la vanille naturelle, auquel s’ajoute une demande en forte croissance. Or, les gousses ne sont achetées que 7,5 dollars le kilo aux fermiers (ce qui représente un revenu estimé à 400 à 500 dollars par an) et ces derniers sont souvent obligés de s’endetter pour passer la saison creuse. Le travail des enfants est en outre très répandu. Selon l’OIT (Organisation internationale du travail), 20 000 enfants travailleraient dans la production de vanille et le code de conduite mis en place en 2015 par le gouvernement pour réguler ce phénomène peine à être appliqué. La chaîne de production étant très opaque, il est particulièrement difficile de déterminer la provenance exacte des arômes utilisés dans les secteurs consommateurs, tels que l’agroalimentaire ou les cosmétiques. Cet obstacle devrait cependant inciter les entreprises concernées à mettre en œuvre plus de moyens pour assurer la traçabilité des produits et une meilleure répartition de la valeur.