Les militants de l’association écologiste Greenpeace sont intervenus à trois reprises (les 14, 15 et 16 décembre) au siège social d’EDF pour dénoncer la « faillite financière et technique du programme nucléaire » de la société et demander à son président « de présenter un projet industriel de sortie du nucléaire, seule solution pour redresser son bilan financier et cesser de mettre les Français en danger ». Pour appuyer ses propos, l’ONG s’appuie sur une étude réalisée à sa demande par le cabinet AlphaValue et publiée le 17 novembre, qui met en évidence la sous-estimation des provisions enregistrées par l’énergéticien pour faire face au démantèlement des réacteurs du parc français, à la gestion des déchets nucléaires et à la dépréciation des actifs de l’entreprise, sous-provisionnement estimé entre 57,3 et 63,4 milliards d’euros. A la suite de la publication de cette étude, Greenpeace a porté plainte, le 24 novembre, auprès du parquet financier contre EDF et son PDG pour publication de bilan inexact et diffusion d’informations trompeuses. Ce à quoi, EDF a répliqué en portant plainte au pénal pour « tirer les conséquences de ces allégations mensongères et de ces informations trompeuses ». Le 16 décembre, l’AFP a indiqué que le parquet national financier avait ouvert une enquête préliminaire faisant, en principe, tomber la plainte d’EDF. Hasard du calendrier, le producteur d’électricité a annoncé, le 15 décembre, un avertissement sur ses résultats, annonce qui s’est traduite par une chute de 12,68 % du cours du titre. Malencontreux hasard, qui renforce toutefois les interrogations sur le bien-fondé de la stratégie du groupe français.