Dans les pays développés, l’avenir du secteur nucléaire ne cesse de s’assombrir depuis l’accident de Fukushima en 2011 (dont la facture liée au démantèlement de la centrale a récemment été fortement réévaluée par le gouvernement japonais à 70 milliards d’euros) : sortie du nucléaire engagée en Allemagne, référendum en Suisse sur une anticipation de sortie (rejetée), mais qui ne change rien à la volonté du pays de fermer progressivement ses centrales, enquête ouverte sur EDF à la suite d’une plainte de Greenpeace (voir dans ce numéro)… Pourtant, le nucléaire continue d’intéresser d’autres régions, comme l’Afrique, un continent où seuls deux réacteurs de puissance sont actuellement en exploitation (en Afrique du Sud). Trois pays ont récemment annoncé leur intention de développer cette énergie : l’Ethiopie (qui prévoit d’installer de 300 à 1 200 MW d’ici à 2037), le Nigeria (qui envisage 4 000 MW à terme, dont 1 000 MW dès l’année prochaine) et la Zambie (qui vient de signer quatre memoranda avec la compagnie russe Rosatom pour développer le secteur nucléaire). Cette prolifération dans des pays ne disposant d’aucune expertise en la matière et dont la garantie en matière de démocratie n’est pas assurée pose une fois de plus la question de la sécurité des centrales.