En mars dernier, la justice britannique a accepté que les plaintes déposées par plus de 40 000 fermiers et pêcheurs nigérians issus des communautés Bille et Ogale, représentés par le cabinet d’avocats Leigh Day, puissent être entendues par la Haute Cour de justice de Londres. Ces plaintes concernent des faits de pollution attribués à la filiale nigériane de la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell (voir Impact Entreprises n° 232). La Haute Cour devra ensuite décider si les tribunaux anglais sont compétents pour juger ces affaires. L’audience, qui a débuté le 21 novembre, a duré quatre jours, durant lesquels la compagnie pétrolière a argué que si un procès devait avoir lieu, il ne pouvait se dérouler qu’au Nigeria, où les événements ont eu lieu. De leur côté, les plaignants ont insisté sur le fait qu’un tribunal nigérian ne pourrait pas rendre une justice impartiale, car le système judiciaire nigérian était miné par la corruption. En janvier 2015, le même cabinet d’avocats avait obtenu un accord mettant fin à une procédure similaire entre 15 600 personnes de la communauté Bodo et Shell, qui avait alors consenti à verser 55 millions de livres de dédommagement.